Une histoire populaire des mutilations de bétail au Nouveau-Mexique, hiver 1975/printemps 1979

Lorsque le bureau du procureur du district a soumis sa proposition de subvention au LEAA début l'année d'avant, il y avait des raisons de penser que les mutilations de bétail au Nouveau-Mexique constituaient un problème d'ordre public. De plus, le problème paraissait être sérieux en terme d'impact économique pour les propriétaires de bétail comme de peur générée chez les résidents ruraux. Les informations obtenues de ces résidents ainsi que les éléments glanés dans des journaux, magazines et autres rapports disponibles semblaient indiquer que ces mutilations étaient perpétrées par des individus particulièrement compétents et dotés d'un soutien financier considérable.

Afin de distinguer ces mutilations du travail plus négligé de prédateurs et charognards, le terme de mutilation "classique" fut vite adopté. Une mutilation classique est caractérisée par les traits suivants :

  1. L'ablation à la précision chirurgicale de certaines parties de l'animal. Comme un auteur l'explique, le terme "mutilation" est en fait inapproprié pour décrire la chirurgie extrêmement précise et délicate pratiquée sur ces animaux s1Perkins 1979: 20. Les parties les plus couramment enlevées sont les organes sexuels, un œil, une oreille, la langue et, chez les animaux femelles, les mamelles.
  2. Un anus parfaitement découpé, comme si un grand emporte-pièce avait été utilisé pour effectuer l'opération.
  3. Une absence de sang, indiquant que l'animal a été délibérément drainé de son fluide.
  4. Le temps inhabituel de décomposition de la carcasse. La carcasse se décompose soit très lentement soit très rapidement. Dans la plupart des cas, les "odeurs de mort" habituelles sont absentes.
  5. La sélection délibérée de certains types de bétail. Les victimes du Nouveau-Mexique ont été décrites comme du bétail en bonne santé, né et élevé sur place.
  6. L'absence de traces humaines ou de pneus sur la scène.
  7. Un évitement délibéré de la carcasse par d'autres animaux. Les animaux approchant habituellement la carcasse font un détour à bonne distance. Bien que les mouches puissent éviter le corps, certaines sont parfois trouvées mortes sur la carcasse.
  8. L'observation de lumières ou appareils étranges au voisinage d'une mutilation rapportée. Au Nouveau-Mexique, ces appareils ont été diversement décrits comme des ovnis ou des hélicoptères.
  9. Une réaction inhabituelle des animaux domestiques. La nuit où intervient une mutilation, le chien de la famille, qui aboie d'habitude sur tout, est exceptionellement calme.

Dans ce chapitre 1 je brosserai brièvement l'histoire populaire des mutilations de bétail au Nouveau-Mexique. Je fais cela pour 2 raisons :

  1. Pour montrer le type d'informations sur lequel le procureur du district a basé sa décision de se porter candidat à une subvention du LEAA, et
  2. pour indiquer le climat général de l'opinion et des croyances qui prévalaient quand j'ai assumé le rôle de directeur de projet en mai 1979. Le matériel présenté ici est tiré principalement d'articles de journaux et de magazines, dont la plupart auraient été facilement accessible aux Nouveaux Mexicains. En résumé, tout résident ayant suivi le phénomène des mutilation à travers les journaux et magazines locaux sera probablement familier des incidents discutés ici.