20 ans après la 1ʳᵉ fureur publique sur les ovnis (alors appelés "soucoupes volantes") les signalements d'ovnis continuent à s'accumuler. La Force Aérienne a maintenant décidé d'accorder une attention scientifique accrue au phénomène ovni. Ainsi, je me sens dans l'obligation de rapporter à mes collègues scientifiques, dont on ne pourrait s'attendre à ce qu'ils se tiennent au fait d'un domaine si apparemment bizarre, le gist de mon expérience à "surveiller le niveau de bruit" au fil des années dans ma capacité de consultant scientifique pour l'Air Force. Ce faisant, je me sens un peu comme un voyageur dans des contrées exotiques et autres lieux éloignés, qui décharge son obligation à ceux qui sont restés à la maison en leur relatant les étranges manières des indigènes.
Durant ma longue période d'association avec les signalements de choses étranges dans le ciel, je m'attendais à ce que chaque accalmie dans la réception des rapports signale la fin de l'épisode, pour ne voir l'activité que se renouveler ; rien que le 2 dernières années, elle s'est élevée à un nouveau sommet. En dépit du fait que la grande majorité des signalements ait résulté de méprises d'autres choses familières, ma propre préoccupation et sens de la responsabilité personnelle ont grandi et incité à initier une investigation scientifique significative du résidu de cas d'ovnis intriguants par des scientifiques des sciences physiques et sociales. J'ai fait avec réserve cette suggestion dans la littérature s1J. Opt. Soc. Amer. 43, 311 (1953) et lors de diverses auditions officielles, mais avec peu de succès. OVNI était un terme qui appelait la bouffonnerie et les plaisanteries caustiques à se mettre en avant ; c'était à la fois une cause et un effet du manque d'attention scientifique. Je ne parle ici que des rapports intriguants ; il y a très peu point qui nous concerne concernant les signalements pouvant être facilement tracés comme ballons, satellites et météores. Pas plus qu'il n'y ait lieu de prendre en compte quelques rapports vagues oraux ou écrits contenant quelques bribes d'information. Nous n'avons besoin que de nous préoccuper des "données solides", définies ici comme des signalements, faits par des témoins responsables, d'observations qui ont duré sur une longueur de temps raisonnable et qui aient été rapportés de manière cohérente.
J'ai fortement incité la Force Aérienne à demander à des scientifiques des sciences physiques et sociales de stature de faire une étude respectable, savante du phénomène ovni. Maintenant que les 1ères étapes fermes ont été prises vers une telle étude, je peux avancer quelque chose sur ce que j'ai appris, en particulier concernant des déclarations erronées fréquentes au sujet des ovnis. Certaines de ces déclarations menant à des idées fausses sont :
pierres qui tombent du ciel? Finalement, cependant, les météorites furent rendues respectables aux yeux de la science.
Pour ces raisons, je ne peux écarter le phénomène ovni d'un geste. Les cas de "données solides" contiennent des allusions fréquentes à des caractéristiques cinématiques, géométriques et luminescentes récurrentes. J'ai commencé à penser qu'il existe une tendance dans la science du 20ᵉ siècle à oublier qu'il y aura une science du 21ᵉ siècle, et de fait, une science du 30ᵉ siècle, pour laquelle des points avantageux de notre connaissance de l'univers pourraient apparaître relativement différents. Nous souffrons peut-être du provincialisme temporel, une forme d'arrogance qui a toujours irrité la postérité.
J. Allen Hynek,
Observatoire Dearborn, Université Northwestern, Evanston, Illinois.