Aurora

Le lundi 4 février 1985 apparaît - apparemment par maladresse - dans une demande de budget du Département de la Défense une ligne désignée AURORA, groupée avec les financements demandés pour les avec B-2 et SR-71, et associée à un budget de 80,1 millions $ pour 1986, avec une augmentation de la dépense à 2,272 milliards $ prévue pour l'année suivante 1987. Par la suite (pour détourner l'attention du nom révélé ?) le financement n'est pas accordé pour cette désignation, mais une augmentation équivalente est attribuée pour les Special Update Program et Selected Activities s1Zinngrabe 1997.

Quelque temps après les médias en parlent de plus en plus, en 1987 et surtout en l'année suivante : en janvier 1988 de cette année-là le New York Times affirme que l'USAF a en chantier un successeur au SR-71, précisant qu'il s'agit d'un avion furtif à long rayon d'action capable d'atteindre la vitesse de 6100 km/h (Mach 5) à une altitude de croisière supérieure à 100000 pieds . Le magazine Popular Science fait diverses hypothèses sur sa conception dans son numéro de novembre.

Une photo présentant supposément l'avion Aurora (faux possible)
Une photo présentant supposément l'avion Aurora (faux possible)

En fait la masse des données sur ce projet supposé va commencer à s'épaissir au fil des premières observations. En août 1989 en Mer du Nord, Chris Gibson, ingénieur en exploration pétrolière à l'époque et membre du British ROC observe un appareil de la forme d'un triangle isocèle en plein ravitaillement depuis un Stratotanker, accompagné de 2 F-111 Aardvark. S'agissait-il de l'Aurora ? D'un chasseur furtif Northrop A-17 ?

Suite à cette observation et à diverses autres, on attribue à l'Aurora beaucoup des observations de triangles à partir de août 1989. Ces observations ont lieu dans le monde entier : Angleterre, Belgique, France, mais aussi bien sûr États-Unis, avec au moins 11 observations près de la base d'Edwards. Autant de témoignages qui semblent en fait se dégager comme des types d'appareils différents, tous triangulaires et plus grands que des F117 :

Une idée de l'Aurora (image de synthèse)
Une idée de l'Aurora (image de synthèse)

En fait, on a plutôt tendance à désigner sous le nom de Aurora une ligne d'appareils (TR3A, TR3B, SR75 ?) plutôt qu'un seul appareil. Certains rejètent même carrément l'idée d'un appareil de ce type, arguant ? comme le revendique officiellement l'armée ? qu'ils sont devenus inutiles avec l'avènement des satellites espions. Quelle explication pour ces observations alors ? Je crois plus aux ovnis (qu'à l'Aurora), déclare Glenn Campbell, spécialiste de la Zone 51. Campbell pense que, au mieux, le projet a existé dans le but de remplacer les déclinants SR-71 Blackbirds (mis à la retraite en vers 1990), mais qu'il a été abandonné au début des années 1990s.

On en sait donc encore peu sur ce que l'on désigne encore aujourd'hui sous le nom générique de "Aurora", malgré les representations et plans hypothétiques que l'on trouve ici ou là. Le nom-même "Aurora" (déesse des étoiles) possède une connotation mythologique traditionnellement associée aux programmes d'appareil de reconnaissance de Lockheed / Skunk works, auteurs des programmes Isis (A-12), ou Oxcart (SR-71). Le nom à un seul mot fait également penser à un autre usage, qui associe un niveau de classification supérieur aux programmes à un seul mot que ceux à plusieurs mots tels que celui du F-117 (programme de technologie furtive "Senior Trend").

Il est probable que si un appareil de type Aurora existe, il soit capable d'évoluer à Mach 8 ( 5280 miles/h ), ce qui lui permettrait d'atteindre n'importe quel point du globe en s2Jane's Defense Weekly s3Aviation Week & Space Technology. Entre 10 et 20 appareils aurait pu être construits, avoisinant les 1 milliard $ pièce.

Les observations laissent indiquer que l'Aurora est plus silencieux que le F-117 et bien plus grand ( 80 pieds à 90 pieds de long), et doit peser 170000 livres lorsqu'il est pleinement chargé (2 tiers pour le carburant). Son carburant peut être l'hydrogène liquide ou plus probablement le méthane liquide comme carburant, plus adapté aux appareils volant entre Mach 5 et Mach 7.

s4FAS