La photographie de Salem

La photographie de Salem le 16 juillet, prise à travers une fenêtre, dont les reflets auraient produit ces lumières. À noter une autre forme de soucoupe, plus petite, posée au sol.
La photographie de Salem le 16 juillet, prise à travers une fenêtre, dont les reflets auraient produit    ces lumières. À noter une autre forme de soucoupe, plus petite, posée au sol.

Par la journée très chaude du mercredi 16 juillet 1952 à 09:35, dans le labo photo de la Station Aérienne des Gardes-Côtes de Salem (Massachusetts), non loin d'une centrale électrique, Shell R. Alpert (21 ans), photographe des Gardes-Côtes, est en train de classer des négatifs, dos à la fenêtre, lorsqu'en se tournant légèrement vers cette dernière, il remarque 4 lumières brillantes semblant onduler, sur le côté ouest de la station. Il reste intrigué à les observer pendant , puis se saisit d'un appareil photo sur une table voisine, avant de les voir s'atténuer. Il envisage alors l'hypothèse d'un reflet bizarre, mais sort en courant à la recherche d'un autre témoin. Il appele Thomas E. Flaherty (hospital man de 1ère classe, en train de travailler sur les rapports journaliers) s1"Coast Guard Gets Picture of 'Objects' in Sky", Herald Tribune de New York, 2 août 1952, qu'il ramène dans le labo, à un moment où il voit les lumières se raviver. Il prend alors son cliché s2Durrant 1970 s3Cas Blue Book n° 1501 non expliqué. Flaherty, lui, n'a rien vu, à part peut-être un rapide flash lumineux. À la fenêtre, les lumières ont disparu.

Alpert et sa photo
Alpert et sa photo

Les témoins attendent entre mars à mercredi 30 avant de prévenir J. F. McCue, le commandant de la base s4Rapport de l'AFOSI, 21 juillet 1952. mercredi 16, ce dernier signale par téléphone l'événement à l'AFOSI. L'agent spécial Richard W. Randall obtient les informations de base du commandant.

Enquête

ATIC (1952)

Une enquête officielle est alors entâmée s5"UFO Sighting - Salem, Massachusetts" Sont interrogés le lendemain par l'agent de renseignement R. G. Eastman, sur les lieux de l'observation, Alpert s6"Statement of Unusual Occurances Observed and Photographed Approximately" et Flaherty s7Statement of Flaherty.

Le cliché est envoyé par avion au siège des gardes-côtes à Washington puis redirigé vers l'Air Force à WPAFB. Le fait que 1 seule photographie soit fournie, sans négatif et l'aspect irrégulier des ovnis, comme "peints", incite Edward J. Ruppelt à déclarer que sa 1ère impression est que l'image doit être un faux s8"AF Studying Photograph of Disk Formation", Scripps-Howard, 30 juillet 1952. Dewey J. Fournet demande que le négatif soit envoyé à Ruppelt, avec succès. Le colonel Donald L. Bower, directeur de la Division d'Analyse Technique de l'ATIC, en demande alors le 1er août une analyse au Photo Reconnaissance Laboratory, qui rend son rapport le mercredi 28 août : la source lumineuse ne peut être externe et un probable canular par double exposion est probable (sa reproduction a été testée), notamment en raison de l'absence de reflet des lumières sur les voitures pourtant bien polies stationnées sur le parking.

Le Siège des Gardes-Côtes ne rend pas la photo publique avant le mardi 30 juillet s9"Flying Saucers, Disks, or What? The Camera Catches 4 of Them", Atimes News, 1952-08-01 s10"Coast Guard Photo Shows Four White Lights Over Salem Station", Madison, Wisconsin Capital Times, 1952-08-01. Le NICAP apprend que l'USAF a essayé sans succès de stopper la publication de cette photo et est furieuse envers le Commandant des Gardes-Côtes responsable de sa publication.

La photo est présentée comme la 1ʳᵉ photo de soucoupes volantes diurne.

ATIC

En octobre 1963 est effectuée une autre analyse de la photo. Le fait que le témoin ait vu les lumières s'atténuer lorsqu'il s'approchait de la fenêtre, puis devenir plus vives à nouveau lorsqu'il revint à l'endroit de son observation initiale ainsi qu'au moment où il revint dans le bureau, ajouté au fait que les lumières soient floues malgré la mise au point sur l'infini, incitent l'analyste à privilégier l'hypothèse du reflet d'une source lumineuse interne, comme des lumières au plafond.

Au final, tout le monde ou presque a pensé à des reflet, qui constitue effectivement une hypothèse crédible. Mais comment expliquer qu'un tel reflet, s'il était intérieur, n'ait pas été reconnu ou reproduit facilement ?