Gerry Irwin

Tard dans la journée du samedi 28 février 1959, Gerry Irwin, technicien en missiles, revenait en voiture de Nampa (Idaho) à sa caserne de Fort Bliss (Texas). Arrivé à Cedar City (Utah), il prit la direction du sud-est, sur la route 14, et, 10 km après le tournant, observa un phénomène peu ordinaire. Le paysage s'éclaircit et un objet brillant traversa le ciel de droite à gauche. Irwin arrêta sa voiture et descendit. Il eut le temps d'observer l'objet qui continuait à voler vers l'est jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière une crête.

Le témoin pensa que c'était un avion de ligne en feu qui tentait un atterrissage forcé ; dans ce cas, il n'y avait pas de temps à perdre. Donc, au lieu de continuer sa route, Irwin écrivit ce mot : Je pars à la recherche d'un avion qui s'est peut-être écrasé. Alertez les autorités ! et il plaça le mot sur le volant de la voiture. Avec du cirage, il écrivit "STOP" sur l'aile de son véhicule pour être sûr que des gens trouveraient le mot, puis il partit.

plus tard environ, un inspecteur chargé de la chasse et de la pêche s'arrêta. Il porta le mot au shérif de Cedar City, Otto Pfief, qui rassembla quelques volontaires, et tous retournèrent sur les lieux. après qu'il eut aperçu l'objet étrange, Gerry Irwin fut découvert inanimé et transporté à l'hopital. On ne trouva aucune trace d'avion écrasé.

A l'hôpital, le Dr Broadbent constata que la température et la respiration d'Irwin étaient normales. Il semblait tout simplement dormir, mais on ne réussit pas à le réveiller. Le Dr Broadbent diagnostiqua une crise d'hystérie. Quand Irwin se réveilla, il se sentait très bien, quoiqu'encore inquiet au sujet de l'objet qu'il avait vu. La disparition de sa vareuse l'inquiétait aussi ; on l'assura qu'il ne l'avait pas sur lui quand on l'avait trouvé inanimé. On emmena Irwin en avion à Fort Bliss où il fut mis en observation pendant 4 jours à l'hôpital militaire William Beaumont, après quoi il reprit son service. Cependant, son accès au secret fut suspendu.

Quelques jours plus tard, Irwin s'évanouit alors qu'il marchait dans le camp, mais il se remit rapidement. De nouveau quelques jours après, le dimanche 15 mars, il s'évanouit dans une rue d'El Paso et fut transporté au Southwest General Hospital. Là, son état de santé fut jugé semblable à celui qu'on avait diagnostiqué à Cedar City. Il se réveilla à 2 h du matin le lundi et demanda : Y a-t-il des survivants ? On lui dit alors que l'on n'était pas le 28 février, mais le 16 mars. Il fut reconduit une fois de plus à l'hôpital William Beaumont et placé en observation par les psychiatres. Il resta là plus d'un mois. Lorenzen rapporte que, selon un certain capitaine Valentine, les résultats des tests indiquèrent qu'Irwin était normal. Il fut libéré le 17 avril.

Le lendemain sur une impulsion irraisonnée, Irwin quitta le fort sans autorisation, pris un autobus à El Paso, arriva à Cedar City dans l'après-midi du dimanche 19 avril, alla à l'endroit où il avait vu l'objet, quitta la route et reprit le chemin des collines jusqu'au buisson-même où se trouvait sa vareuse. Dans une des boutonnières était glissé un crayon autour duquel était étroitement serré un morceau de papier. Il prit le papier et le brûla. Alors, il parut sortir d'un état de transe. Il lui fallut chercher la route. Ne comprenant pas pourquoi il était venu là, il retourna en ville et rencontra le shérif Otto Pfief qui lui donna les détails du premier incident.

Les Lorenzen eurent une entrevue avec Irwin à son retour au Fort Bliss, après qu'il eut passé un nouvel examen psychologique aussi inutile que le premier. Son cas attira l'attention de l'inspecteur général qui ordonna une nouvelle enquête. Le 10 juillet, Irwin réintégra l'hôpital. Le 1er août, il ne se présenta pas à l'appel. Un mois plus tard, il fut porté déserteur. On ne le revit plus jamais.