Mélenchon naît à Tanger (Maroc) (alors zone internationale) le dimanche 19 août 1951, fils cadet de Georges Mélenchon (receveur des PTT) et de Jeanine Bayona (institutrice), tous 2 nés en Algérie. Il étudie au lycée Regnault (Tanger).
En 1962, suite au divorce de ses parents, il quitte le Maroc pour la France et s'installe à Yvetot (Pays de Caux), puis dans le Jura, où sa mère est mutée. Élève au lycée Rouget-de-Lisle de Lons-le-Saunier, il est un des meneurs du mouvement lycéen de la ville lors de mai 1968. Il obtient son baccalauréat en l'année suivante et rejoint l'UNEF dès son entrée à la faculté des lettres et sciences humaines de Besançon en 1969.
Titulaire d'une licence de philosophie, il devient correcteur à l'imprimerie Néo-Typo de Besançon, parallèlement à ses études. Il travaille aussi dans l'entreprise d'horlogerie Maty et dans une station-service. En 1975, il est professeur au lycée du bois de Mouchard. En l'année suivante, il retourne à Lons-le-Saunier, où il est professeur de français dans un lycée technique.
En 1978 il débarque en Île-de-France. Une collègue trotskyste l'a recommandé à Claude Germon (maire de Massy, dans l'Essonne) :
Il n'avait pas vraiment de métier dans le Jura. Il était payé pour faire de la politique par une fédération de 200 militants. Autant dire qu'il ne gagnait rien.
Mélenchon est donc recruté dans le cabinet municipal de Massy et, après divers affrontements, notamment avec la rocardienne Marie-Noëlle Lienemann, Germon lui accorde en 1980 de diriger la fédération socialiste de l'Essonne :
Je lui ai donné la fédération, explique aujourd'hui Germon, parce que l'administration d'une ville, le travail concret, ce n'était vraiment pas son affaire.
En 1985 il devient Conseiller Général de l'Essonne.
Sénat
Sa candidature pour le Sénat devient alors naturelle, même s'il est
très jeune (à 1 semaine de l'âge minimum) et contesté par d'autres socialistes qui préfèreraient Françoise Seligmann
(une ancienne collaboratrice de Pierre Mendès France et François Mitterrand). Cependant, Germon persiste à soutenir
Mélenchon, quitte à se fâcher avec tout le monde
.
Le dimanche 28, il est élu sénateur, alors le plus jeune de France. Il déclare alors : s2De Ravinel, S. : "Quand Mélenchon est devenu le benjamin du Sénat", Le Figaro, 2012-08-13
Je suis pourri d'ambition, et ce mandat, je l'ai voulu pour faire enfin de la politique sur des thèmes aigus, qui demandent du temps et de la durée. Le débat politique a besoin de gens comme moi s3Libération, 1986-09-30.
Fin mars 1992, alors candidat PS aux cantonales à Massy, il est battu de 73 voix par Vincent Delahaye (UDF), selon lui suite au maintien de Guy Bonneau (Génération Écologie), ce qu'il déplore s4"Présidentielle : "Jean-Luc Mélenchon ne représente pas la gauche qui permet de gouverner", estime François Hollande", .
Gouvernement
Du lundi 27 mars 2000 à lundi 6 mai 2002, il est ministre délégué à l'Enseignement professionnel du gouvernement Lionel Jospin.
En 2006 il participe, aux côtés de communistes, d'écologistes et d'altermondialistes à la tentative de candidature unitaire de la gauche de la gauche.
En novembre 2008, au congrès PS de Reims, il soutient la motion de Benoit Hamon. Cependant celle-ci n'obtient que 19%, contre celle de Ségolène Royal qui l'emporte. Il démissionne alors du parti, aux côtés d'autres comme Marc Dolez (député du Nord depuis 1988, ex-PS), appelant à la constitution d'un nouveau front de forces de gauche pour les élections européennes.
PG
C'est dimanche 1 que le Parti de Gauche (un temps abbrévié PDG, puis PG) est officiellement créé, rassemblant notamment le PCF.
Cette année-là, il est élu eurodéputé.
Présidentielle
En 2016, Mélenchon déclare sortir du PG et crée la FI.
En l'année suivante, il annonce sa candidature à l'élection présidentielle.
Il finit cependant 4ᵉ de l'élection, qui place au 2d tour Emmanuel Macron et Marine LePen. À l'annonce des résultats, il refuse d'appeler ses électeurs à voter pour Macron afin d'empêcher LePen d'arriver au pouvoir.
Cette position est largement critiquée, notamment par Bernard Cazeneuve (alors 1er ministre). Mélenchon réplique le mercredi 24 :
Ce type ose la ramener avec son costume de bedeau. Oui le bedeau du capital et de ce gouvernement ! Qui est-ce qui a tué Rémi Fraisse n1un militant tué en octobre 2014 par une grenade lancée par un gendarme à Sivens, alors que Cazeneuve était ministre de l'intérieur sauf erreur ? C'est pas moi non ? Pourtant, c'est à moi que cet homme ose venir dire, ce génie, que je n'ai pas su prendre mes distances avec le FN s5"Mélenchon s'en prend à Cazeneuve, "le bedeau du capital et de ce gouvernement"", L'Express, 2017-05-24 .
Le lundi 29 mai 2017, lors d'un meeting à Montreuil, reprend ses accusations contre Cazeneuve :
Cazeneuve, le gars qui s'est occupé de l'assassinat de Rémi Fraisse . Le gars qui a fait gazer, matraquer, toutes les manifestations s6"Législatives: Mélenchon, ou le retour de l'outrance pour l'emporter ?", L'Express, 2017-05-30
Député
Il est élu député de la FI au côté de 16 autres collègues.
Le mardi 20 juin 2017, au lendemain de son élection, en visite dans l’hémicycle, il dénonce la présence du drapeau européen :
Franchement, on est obligé de supporter ça ? C’est la République française ici, pas la Vierge Marie. Je ne comprends pas s7"L’Assemblée conserve son drapeau européen, n'en déplaise à Mélenchon", Ouest France, 2017-10-05.
Le mardi 27 il soutient ses collègues lorsqu'ils décident de voter sans cravate dans l'hémicycle, où c'est l'usage s8"Jean-Luc Mélenchon refuse symboliquement de porter la cravate à l'Assemblée", Le Figaro, 2017-06-17.
Le mercredi 19 juillet 2017, il proteste contre la réduction de moitié des 15 jours de vacances des députés, suite au prolongement de la session parlementaire :
Ouais mon pote ! Je veux avoir mon été tranquille ! Je veux reconstituer ma force, j'en ai besoin ! s9De Boni, Marc : "Épuisé par les campagnes, Mélenchon trépigne de pouvoir partir en vacances", Le Figaro, 2017-08-02
Le samedi 23 septembre 2017, lors du discours de clôture de sa marche contre le coup d’Etat social
, il
déclare :
C’est la rue qui a abattu les rois, c’est la rue qui a abattu les nazis, c’est la rue qui a protégé la République contre les généraux félons en 1962.
Une comparaison du gouvernement aux nazis qui choque nombre de gens, dont des historiens s10""Les nazis" et "la rue" : des historiens condamnent les propos de Mélenchon", Le Monde, 2015-09-25.